Manger ses émotions, ça te parle ?
- Julietta
- 23 août 2023
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 23 août 2023
"Je dévore ma rage, j'engloutis ma tristesse, je me gave de nourriture pour combler ce vide. Cette faim insatiable, cette obsession de la bouffe. Permanente. Epuisante. Elle prend toute la place. Plus rien n'a d'importance, plus rien ne compte que ce moment où la nourriture m'avale, moi et mes émotions."
Cette faim insatiable, j'ai mis du temps à comprendre ce qu'elle signifiait chez moi. Malgré les quantités de nourriture que j'avalais, cette faim était irrationnelle.
L'anorexie puis la boulimie avaient formaté mon rapport à l'alimentation. J'étais adepte du "tout ou rien", le contrôle ou le chaos, le sain et le malsain...
J'ai réussi à remettre de la nuance et des couleurs dans mon assiette. J'ai réintégré tous les aliments (non sans peine). J'ai effacé la culpabilité de mes prises alimentaires et de mes crises.
Malgré tout cela, je continuais à avoir besoin de cette bouffe doudou, anesthésiante, rassurante pour m'apaiser.
Je me suis rendu compte que cette quête désespérée de nourriture n'était là que pour dissimuler des émotions, des blessures enfouies, et des souffrances inexprimées. C'était une manière d'étouffer ma rage, de noyer ma tristesse, et d'échapper à mes peurs.
On ne mange pas ses émotions. C'est un raccourci. On mange pour éviter de ressentir ou à l'opposé pour justement ressentir, pour vibrer. On mange pour combler un manque. Cette faim c'est la faim de vie, de rencontres que l'on n'ose pas faire. C'est la faim d'amour qu'on idéalise ou la faim d'aventure qu'on rêverait d'avoir.
A l'opposé on peut manger pour fuir, pour se détruire, pour se faire du mal, pour se protéger des autres, pour oublier.
Cette faim émotionnelle, c'est cela dont il s'agit. Elle ne peut être comblée par la nourriture. Il n'y a que la faim de l'estomac qui est rassasiée lorsqu'on la nourrit.
J'entends déjà les gourous du "toutes les faims sont acceptables". Oui bien sûr, comme toujours il s'agit d'un juste équilibre.
Les grands repas de famille, les apéros entre amis font parties des faims émotionnelles où l'on célèbre ensemble la joie et le partage. S'enfiler une tablette de chocolat le soir parce que l'on se sent seule est aussi de la faim émotionnelle. Loin de moi l'idée de classer en bien ou mal ou de juger ce comportement du moment qui ne laisse pas place à un sentiment de honte, de rejet de soi ou de culpabilité qui amène à de la détresse et à l'anxiété alimentaire.
Cependant comprendre son comportement et sa relation à l'alimentation permet toutefois d'éviter les kilos émotionnels qui peuvent être délestés sans effort, sans contrainte, sans régime, sans violence.
Les émotions sont utiles pour nous faire passer un message. Les rejeter c'est rejeter ses besoins. Comprendre ses émotions, analyser ses besoins et y répondre c'est la meilleure solution pour ne pas tourner en boucle, procrastiner (le fait de toujours repousser au lendemain), recommencer encore et encore les mêmes comportements nocifs et destructeurs.
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