Que faire après une crise de boulimie ou d'hyperphagie ?
- Julietta
- 9 août 2023
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 23 août 2023
Après une crise de boulimie ou d'hyperphagie, on se sent souvent très mal. Que ce soit sur le plan psychologique ou sur le plan physique.
Il y a la honte d'avoir perdu le contrôle, la culpabilité et la peur de grossir qui se mêlent pour nous enfoncer encore un peu plus. Après le moment où plus rien n'a d'importance, voire de dissociation, vient le moment où l'on se rend compte qu'elle s'est produite... encore.
Après une crise de boulimie ou d'hyperphagie, on se sent tellement mal que la première action que l'on met en place est de s'interdire de manger. On va chercher à compenser l'excédent calorique par la restriction alimentaire et cognitive sur plusieurs repas, voire sur plusieurs jours. Il y a également la dysmorphie qui prend le relais. On a la sensation désagréable d'avoir pris des kilos de graisse, des poches de gras qui nous collent aux fesses à la suite de cette prise alimentaire chaotique. La dévalorisation est à son comble. On se sent nulle, naze, moche, incapable... je suis soft par rapport aux mots que j'employais à mon égard. Il arrive parfois que l'on fasse du sport à s'en faire cracher les poumons. On a failli, on va donc se punir. Pour compléter la double peine, l'isolement peut-être mis en place en pensant que l'on sera mieux seule, loin des tentations ou loin du regard des autres.
A tous les coups la restriction amène la frustration. On devient obsédée par cette nourriture que l'on s'interdit. On est dans le contrôle toute la journée et le soir on finit par craquer... encore.
Ce scénario, je l'ai reproduit durant 19 ans. Avec des hauts et des bas bien sûr. Il y avait des périodes d'accalmie et des épisodes chaotiques. J'ai toujours cherché à contrôler mon alimentation ou bien éviter les crises ou encore faire un maximum de sport pour me canaliser. Finalement, durant ces 20 ans, je ne m'intéressais pas au fond du problème qu'est la restriction cognitive. Il y a aussi la stabilité émotionnelle mais c'est un autre sujet.
Après une crise de boulimie ou d'hyperphagie, tout ce que j'ai évoqué précédemment, je l'ai mis (petit à petit) de côté pour agir et penser différemment.
Après une crise ou compulsion alimentaire :
Je veille à dormir suffisamment. Le sommeil c'est la priorité n°1. Quand on est fatiguée, il est plus difficile de comprendre ses signaux biologiques, ses besoins, ses émotions. Tout se mélange. On pense avoir faim alors qu'on a surtout besoin de dormir. Je me couche tôt pour recharger mes batteries.
Me chouchouter ! Je vais commencer par une séance de gym légère pour mettre mon corps en mouvement au réveil avec douceur. J'écoute de la musique ou un podcast que j'aime. Masque, crème sur le corps, massages... tout est bon pour me faire du bien.
Ralentir. Ce qui se traduit par faire une mini séance de relaxation avant les repas pour me recentrer, m'apaiser et faire plus attention à mes besoins pour pouvoir y répondre. J'évite de m'en demander trop ce jour là. Pareil pour le sport, pas de violence. Je ne vais pas taper dans le dur pour me punir d'avoir mangé, surtout pas.
Je mange avec faim. J'attends de ressentir mes signaux physiologiques de faim pour manger. Si cela m'angoisse, je mange en petites quantités ou je prends un en cas avec moi pour quand j'aurais faim.
Je mange avec plaisir. Même si j'ai fait un gros repas ou même une crise la veille, le lendemain mon assiette est colorée et je prends plaisir à manger. Exit la restriction ou les plats fades et sans plaisir. Oui j'ai le droit à un dessert alors que j'ai fait une crise la veille. Pas de double punition, exit la restriction. Je désamorce la prochaine crise !
Des nutriments et vitamines dans l'assiette. Assiette colorée dit légumes, fruits, légumineuses... je veille à en consommer pour les fibres et éviter les pics de glycémie qui peuvent amener cette sensation de manque.
Je mange dans le calme. Je me concentre sur la texture, sur le goût. Je prends encore plus de temps pour savourer mon repas.
Je m'arrête de manger lorsque la faim et le plaisir s'effacent. La prise alimentaire libérée c'est bien celle qui répond à la faim et au plaisir. Exit les règles alimentaires préconçues comme celles de finir son assiette ou manger à horaires fixes. Je réponds à mes besoins.
Je m'hydrate. Je bois raisonnablement et si possible de l'eau minérale.
Bien dans mes tongues. Je porte des vêtements dans lesquels je me sens bien. Je me fais jolie.
J'écris. L'écriture a été le moyen salvateur pour que je crache tous les maux qui étaient bloqués. L'écriture est d'ailleurs toujours un refuge qui me permet d'extérioriser, de comprendre, de verbaliser ce qui a du mal à sortir. L'écriture me permet de comprendre mes émotions, mes besoins pour que je puisse passer à l'action pour y répondre ou que je ne reproduise pas une situation qui m'a déplu.
Je passe à autre chose. La sensation de perdre le contrôle ne fait jamais plaisir. Tout comme le fait d'avoir le ventre distendu ou des sueurs nocturnes qui suivent les repas surchargés. Cependant s'attarder sur ce que l'on a fait ne changera pas le passé. Autant être proactif et faire en sorte de mettre toutes les chances de notre côté pour ne pas reproduire les mêmes schémas. Cela consiste à mettre fin à la restriction plutôt que de vouloir éviter la crise. Une prise alimentaire que l'on juge excessive n'a pas d'impact sur le poids. C'est la répétition qui va plomber la balance. Autant savoir où il faut porter son attention et son énergie.
Et toi ? Quelles sont les méthodes que tu as mises en place après une crise ? Te permettent-elles de désamorcer la prochaine crise ?

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